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巴黎

Specialty

robe en fleur,robe en mode

Introduction

Gabriella Cortese, créatrice d’Antik Batik. Julie Balagué pour M Le magazine du Monde
Je suis née et j’ai grandi à Turin, en Italie du Nord, mais toute mon enfance j’ai baigné dans une culture métissée. Pendant la semaine, quand mon père, qui s’occupait de la distribution du journal Corriere della Sera, était en déplacement, ma mère, mon frère et moi vivions chez mon grand-père, italien, et ma grand-mère, hongroise. Celle-ci avait quitté Budapest pour visiter l’Italie, y avait rencontré mon grand-père et était restée. C’était un milieu familial très ouvert sur le monde, les langues et les cultures. Ma grand-mère et ma mère cuisinaient énormément. Dès toute petite, je les aidais aux fourneaux : des pâtes italiennes et des goulaches hongrois, des plats qui étaient un peu le melting-pot de nos vies.
Les pogácsa sont des petits pains dont il existe maintes recettes. On les compare parfois aux scones anglais ou aux gougères françaises. La pâte peut être feuilletée ou juste roulée sur elle-même, en torsades, certains y mettent des pommes de terre, du lard, du fromage ou encore des graines. Moi, je les aime très purs, comme des gressins italiens, posés sur la table et consommés à l’apéritif ou pour accompagner les plats. Toute mon enfance, nous avons eu des pogácsa au repas, clin d’œil hongrois au sein de la tablée familiale italienne.
« Je cuisine comme je crée : je regarde ce que j’ai, ce qui vient du jardin ce jour-là et je compose avec. »
Enfant, j’ai fait beaucoup de danse classique. Nous passions souvent des vacances en bateau à Saint-Tropez, je parlais un peu le français, et je suis venue à Paris chercher la liberté. J’ai commencé par être danseuse au Crazy Horse. A ce moment-là, j’aimais déjà la mode, mais je n’envisageais pas vraiment d’en faire mon métier. C’est à la suite d’un voyage à Bali, et d’une rencontre avec des artisans qui faisaient de superbes impressions batiks, que j’ai commencé à créer des paréos en dessinant les motifs. Cela a tout de suite eu beaucoup de succès, et c’est ainsi qu’Antik Batik est née.
Lire aussi Les pogácsa : la recette de Gabriella Cortese
Aujourd’hui, je crée des vêtements plus structurés, mais tout aussi ethniques, des broderies, des imprimés, des formes adaptées au goût d’aujourd’hui. Je cuisine comme je crée : je regarde ce que j’ai, ce qui vient du jardin ce jour-là et je compose avec. Finalement, une recette c’est un peu la même chose qu’un vêtement : c’est plein de petites choses, d’ingrédients différents, que l’on tisse ensemble avec amour et soin, pour donner quelque chose de joli et de savoureux. Car c’est autour de la table que tout se noue, c’est le cœur de la vie familiale. Je fais plus souvent des plats italiens, parce que c’est une cuisine de tous les jours. Les spécialités hongroises sont plutôt pour les jours de fête. A l’exception des pogácsa, qui sont toujours là.

Gabriella Cortese
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